HECATE

 

Originaire de Thrace, fille d’Astéria et du Titan Persès, elle apparaît comme une divinité polyvalente, une déesse tricéphale (une tête de lion, une de chien et une de jument, symbole des trois phases de la lune – des trois niveaux de l’évolution vitale, un aspect terrifiant de la Terre-Mère; elle est parfois assimilée à la terrible Artémis, ou à Perséphone, divinité du monde souterrain et associée aux femmes et à la lune, considérée comme le séjour des morts. 

Déesse des morts, non pas comme Perséphone, l'épouse d'Hadès, mais comme présidant aux apparitions des fantômes et aux sortilèges : c'est elle qu'évoquent les magiciens; elle est figurée tenant à la main des torches, accompagnée de juments, de chiens et de louves. Ses pouvoirs sont redoutables surtout la nuit, à la trouble lumière de la lune avec laquelle elle s'identifie. On la représente souvent comme une femme à trois corps ou bien comme trois femmes adossées à une colonne... On /'ado­rait particulièrement dans les carrefours où se dressait son image.

 

Maîtresse de l'ombre, elle suscitait les cauchemars (on appelait hécatées les fantômes qui se manifestaient pendant les fêtes de la déesse) et terreurs nocturnes (symbole des désirs secrets ou refoulés dans l'inconscient). Elle avait pour compagnes les Erinnyes (personnification des remords de conscience). Les peupliers noirs lui étaient consacrés. 

 

Déesse lunaire et chthonienne, elle est liée aux cultes de la fertilité. Sa légende et ses représentations à trois corps et à trois têtes se prêtent à des interprétations symboliques de différents niveaux. Déesse lunaire, elle pourrait représenter les trois phases de l'évolution lunaire (croissance, décroissance, disparition) et les trois phases correspondantes de l'évolution vitale. 

Mais elle présente deux aspects opposés; l'un d'eux est bienveillant et bienfaisant: elle préside aux germinations et aux accouchements, elle protége les navigations maritimes; elle accorde la prospérité, l'éloquence, la victoire, les moissons et les pêches abondantes, elle guide vers la voie orphique des purifications; en revanche, un autre aspect est redoutable et infernal : elle est la déesse des spectres et des terreurs nocturnes... des fantômes et des monstres terrifiants... elle est la magicienne par excellence, la maîtresse en sorcellerie. On ne la conjure que par des incantations, des philtres d'amour ou de mort.

Déesse chthonienne, elle relierait les trois étages du monde: les enfers, ici-bas, le ciel, et, à ce titre, serait honorée comme la déesse des carrefours; car chaque décision à prendre à un carrefour commande, non seulement une direction horizontale à la surface de la terre, mais plus profondément une direction verticale vers l'un ou l'autre des niveaux de vie choisis. Enfin, la magicienne des apparitions nocturnes symboliserait l'inconscient où l'on voit s'agiter les fauves et les monstres : l'enfer vivant du psychisme, mais aussi réserve d'énergies à ordonner, comme le chaos s'est ordonné en cosmos sous l'influence de l'esprit.

 

On lui élevait des statues (hécatées) ou des autels aux carrefours, auprès des tombeaux ou sur les lieux des crimes, où la déesse magicienne se livrait à des opérations de magie et de divination.

A Athènes, elle était considérée comme une déesse lunaire liée aux cultes de la fertilité, la déesse des accouchements, la protectrice de la germination et des moissons qui accordait la richesse matérielle et spirituelle, les honneurs et la sagesse.

Selon Hésiode, elle procurait l'inspiration, la victoire, la gloire, assurait bonne chasse, intervenait dans les courses de chevaux, assurait la prospérité des troupeaux selon son ca­price. Elle était aussi la conductrice des âmes emportées par la tempête.

Hécate était vénérée à Egine, à Samothrace... Lors des hécatésies, en Asie Mineure, on lui immolait des chiens et des mystères étaient célébrés en son honneur .

On donna son nom à une planète télescopique découverte en 1868.

     

Prière à Hécate : 

O Hécate, Déesse dans les cieux, Déesse sur la terre et Proserpine aux enfers, O Mère des ombres, reine suprême de l'armée des morts ne lance pas contre moi tes légions, o Hécate fait plutôt qu'elles me servent. O triple Hécate, grande déesse qui procède aux enchantements, que ta divinité vienne à moi, que ta puissance m'environne, le ciel n'en sera point offensé !

Impermanence - tout est impermanence. La queue se dresse pour retomber ; la femme ne s'emplit que pour se vider en une convulsion qui ébranle le monde; la poétesse croît et ne devient voix que pour perdre cette voix quand la mort la saisit. Hécate je viens à toi au milieu des larmes, des abandons, des vents hurlants. Autour de mon cou, je noue les herbes de la sorcière pour exorciser l'impermanence, notre lot commun.

O Hécate, apprends-moi à louer la dépossession, la mort et la fugacité de tout - car avec ce flux je sais que coulent tes bienfaits.

 

Voici une description tiré d'un manuscrit ancien: 

"Hécate est la Lune, le symbole de ses cycles changeant. Ses pouvoirs apparaissent sous trois formes; lors de la nouvelle lune on la voit sous la forme d'une jeune fille vêtue d'une robe blanche et chaussée de sandales dorée et elle est accompagnée d'une torche allumée pour éclairer la nuit; elle porte au bras un panier qui contient les germes de la fertilité et de la vie qui culminent lors de la pleine lune; à mesure que sa lumière grandit, les plante connaissent la croissance..."

 

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