ou Lunatiques
« Au clair de la lune, mon ami Pierrot, prête-moi ta plume pour écrire un mot... »
Pierrot, le
Pierrot blanc, le Pierrot lunaire qui rêve à la lune, écrit et soupire
à la lune, est l'incarnation même du Lorialet.
Il est issu de la lune et ne songe qu'à y retourner. |
Il avait imaginé pour ce faire une nacelle légère de joncs coupés et tressés à la pleine lune, recouverte de lichens de lune, accrochée par des fils fins de rayons de lune à un système de grandes voiles de soie étalées la nuit sur les prés afin de les imbiber de rosée. Il espérait ainsi qu'en s'évaporant, la rosée entraînerait avec elle le frêle esquif et le conduirait jusqu'à l'astre de ses vœux. Mais le soleil avait trop vite asséché la voilure et « faute de combustible la belle espérance était retombée comme Icare dans son rêve d'envol ». Désespéré par cet échec, Pierrot n'y accède plus qu'en songe. |
Le
Lorialet ne se plaît pas sur terre, même s'il n'est pas sélénite, il
semble qu'il en soit tombé et toute sa vie « il restera dans la lune ».
Il est mauvais élève et mauvais employé, pourtant il n'est ni paresseux ni de mauvaise volonté, sa tête limbifère est simplement
ailleurs, parmi les fifottes du ciel. |
TAILLE
: Le Lorialet n'est en général
pas très grand - il pousse mal dit-on. ASPECT :
Oublions le cliché du Pierrot au visage talqué. Le Lorialet est un rêveur
de lune, il n'a nul besoin de fard pour exprimer son rêve.
Le Lorialet a le visage rond et pâle, le regard lointain, les cheveux ébouriffés. VETEMENT : Oublions également le domino blanc à pompons, la calotte noire, la mandoline et la fraise empesée. Le Lorialet est vêtu comme tout le monde, enfin presque! Très tôt chez l'enfant lunaire il est fréquent d'observer quelques débraillements, quelques écarts vestimentaires qui iront en s'accentuant. |
Parvenu à l'âge adulte,
ou bien il oublie de s'habiller et laisse ses vêtements se débrouiller tout
seuls pour l'endosser; le chausser et fermer ses boutons, ou alors il se vêt
pour attirer la lune et le regard des Fées, et frise le mirifique, la « cloche »
philosophique,
le dandysme inconvenant. Le chapeau est de rigueur comme perchoir aux Elfines.
Un jour il lui pousse des ailes seulement visibles aux autres Lorialets. HABITAT
: Il aime les lucarnes, les
tours, les greniers. Il aime les lieux de silence, les clairières et les
mares lunatiques - où
qu'il soit, il demeure dans la lune. NOURRITURE
: La soupe à la
grande citrouille, la tisane aux lupulines, à la minette dorée, et les
saurinettes d'automne. MOEURS
: Mélancolique,
méditatif et doux, solitaire, il n'a pas d'attrait pour les amours
mortelles ni pour les roucoulades de la Colombine. Les chats l'apprécient. Les
vers luisants, les phalènes, les éphémères, les lucioles, les hérissons et
les champignons le suivent.
On l'a parfois classé auprès des 1èmpestaires car involontairement il fait
tomber la pluie ou briller le soleil suivant qu'il est triste ou content. ACTIVITÉS
: Il a le don de
connaître le passé et l'avenir mais ne l'exploite pas. Il est poète,
musicien, météorologue, mais ne rime, ne compose, ne prévisionne qu'au secret
de son cœur. On le croit alchimiste mais n'a jamais rien transmuté. Il a par
contre perfectionné l'art des visions entoptiques et les voyages astraux. Ses
pouvoirs et attirances magiques auraient pu faire de lui un astronome, un
cosmonaute mais il répugne à équationner les paysages de l'âme et plus
encore se révolte à l'idée de « conquérir » et « exploiter » les divins infinis. |
Entre Terre et Lune.
J'erre
entre ciel et poussière dans la solitude et le silence, le regard perdu
dans les étoiles, le cœur plein de mélancolie. J'allonge le pas sous
une nuit éternelle, sur un rivage infini : mon pied est léger, mon cœur
est lourd, et mes larmes s'évaporent comme de l'éther dans l'espace.
Mon chagrin a le prix des choses inconsistantes : je pleure pour rien du
tout. |
Raphaël Zacharie de Izarra
http://espritlibre.foxoo.net/plume
Isis |
Lorialets |
SOURCE DE CETTE PAGE : « La Grande Encyclopédie des Fées » de Pierre Dubois