CULTE LUNAIRE

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Le culte de la Lune serait très ancien et aurait même précédé les religions patriarcales et païennes.

"Au clair de la Lune, mon ami Pierrot, 

Prête-moi ta plume, pour écrire un mot'

Ma chandelle est morte, je n'ai plus de feu,

Ouvre-moi ta porte, pour l'amour de Dieu!".      

Cette chanson populaire bien connue en France, serait apparentée aux anciennes cérémonies païennes, tenues lors de la pleine lune, durant lesquelles les prêtres cherchaient à obtenir un oracle du ciel

 

Plus grande des divinités après le dieu-soleil, la lune est en général personnifiée par une déesse : chez les grecs, Séléné et Artémis (souvent représentée avec un croissant de lune dans les cheveux ou dans la main), et Diane chez les romains. Les orientaux l’honoraient sous le titre d’Uranie. L’Isis des Égyptiens, l’Astarté des Phéniciens, la Mylitta des Perses, l’Alilat des Arabes, avaient une nature lunaire.

     

Une des 3 grandes fêtes chinoises, qui a lieu à la pleine lune de l’équinoxe d’Automne, est la fête de la Lune (au cours de laquelle on mange des gâteaux en forme de croissant) dont la déesse est Heng-ugo. Elle a lieu le 15e jour du 8e mois, à la pleine lune de l’équinoxe d’Automne. Le sacrifice consiste en fruits, gâteaux sucrés qu’on fabrique et vend à cette occasion, et en une branche de fleurs d’amarante rouge. Les hommes ne participent pas à la cérémonie. C’est manifestement une fête des moissons : la lune est ici encore le symbole de la fécondité. La lune est d’eau, elle est l’essence du yin.

L’adoration de la lune en Chine se retrouve dans de nombreux domaines : les ponts en dos d’âne forment par leur reflet dans l’eau, le disque lunaire complet.

geisha

Les femmes de la cour cultivaient les sourcils en forme de croissant de lune et même les concubines impériales étaient choisies de préférence pour leur visage « lunaire » (plat et circulaire). Les robes rituelles des empereurs avaient des manches très larges, de telle sorte qu’en levant les bras, las ouvertures formaient le cercle lunaire

Aux yeux des Péruviens, la Lune, considérée comme la sœur et la femme du soleil, était la mère de tous les Incas, d’où leur grande vénération pour l’astre. 

En Gaule, où Belisana était déesse de la Lune, le culte de cet astre était encore pratiqué au VIIe siècle (malgré l’évangélisation ). La Lune avait un sanctuaire desservi par des druidesses sur l’Île de Sein en Bretagne.

   prétresse avec sa serpen en forme de croissant de lune

Les prêtresse de la vieille religion (culte païen de la Déesse Mère et du Dieu Cornu (qui est représenté par des Andouillers comme le cerf et non comme le Diable!)) vénèrent la Lune et s'en attribuent les signes distinctifs...

La lune est la Déesse mère, l'ancienne déesse des fauves de la préhistoire, elle était souvent représentée sous la forme d'une Vénus callipyge pour bien montrer son rôle fécondant. C'est la terre mère, origine et source de vie, la terre où l'on enterre les morts, la terre qui fait mûrir et germer les graines sources de vie des peuples agraires. 

     Voir les Déesses, Fées et Sorcières de la Lune

A travers les âges, la lune a été vénérée comme ayant plus de puissance que le soleil. Dans le langage Basque, le mots signifiant divinité et lune était le même. Les Iroquois la nommait L'Éternelle et le mot Grec pour pouvoir et lune était le même. Plus que tout, la lune à toujours gouverné la magie.

 

Jusqu 17e siècle, dans certaines régions de France, la Lune était l’objet d’un véritable culte même la part des chrétiens. Si, au 7e  siècle, S. Eloi, pour cette raison, pestait contre eux, mille ans plus tard encore, le missionnaire Michel le Nobletz se plaignait de ce qu’en Basse Bretagne on se mettait à genoux devant la Nouvelle Lune et on disait l’oraison dominicale en son honneur. 

Un peu partout dans les provinces françaises, on la priait, on l’invoquait ou on la craignait. On l’invoquait avant d’aller cueillir des simples. lors d’une éclipse, on l’encourageait de la voix « Vince Luna» hurlait-on. 

À la Nouvelle Lune, les jeunes gens faisaient des ablutions car cela était censé leur donner de la vigueur. Certains restaient ainsi immergés durant des heures, de l’eau jusqu’au cou, dans les fontaines consacrées aux saints. On pouvait aussi plonger le petit doigt dans l’eau d’une fontaine à la Pleine Lune, on acquerrait ainsi une force étonnante. Toutefois, il fallait se méfier de son influence sur l’eau des puits car on pensait que parfois elle y jetait du venin lors du coucher du soleil aussi recouvrait-on les puits de petits toits. Les jeunes filles étaient celles qui devaient le plus se méfier de la Lune.

 

L’un des plus grands risques que couraient les jeunes filles ou les jeunes femmes, c’était d’être fécondées par la Lune. Aussi devaient-elle faire très attention. Par exemple, quand elles sortaient le soir pour uriner, elles ne devaient jamais se tourner vers la Lune surtout lorsqu’elle est cornue (en croissant). Sinon, elles s’exposaient à être « loaret » ou « lunée » et à mettre au monde des fils lunatiques. Pire encore, si elles se découvraient trop, elles risquaient de concevoir des êtres monstrueux.

 

Les peuples du Nord et les Germains avaient également divinisé la lune   

Les Gréco romains appelaient la Lune « Bombo » : une divinité malfaisante qui envoyait aux hommes de mauvais songes ou des fantômes et qui était la patronne des sorcières (Hécate). (plus d'informations sur Hécate)

Selon Origène, elle était invoquée en ces termes : 

« Viens, ô triple Bombo, Déesse infernale, et terrestre et céleste ; déesse des chemins et des carrefours ! Ennemie noctambule de la lumière et qui cependant nous apporte la lumière, amie et compagne de la nuit ! … Errante parmi les ombres et les sépulcres, tu te plais aux longs abois des chiens et à la vapeur du sang répandu. Tu désires le sang et apporte aux mortels l’épouvante… Ô Gorgo ! Ô Mormo ! Lune multiforme , favorise d’un rayon propice un sacrifice offert en ton honneur ! »

La Lune a également une réputation néfaste dans les pays chrétiens, peut-être parce que dès les premiers siècles l’Église s’opposa au culte de la lune : ainsi la dualité Soleil-Lune fut-elle interprétée comme l’opposition Dieu-démon (ce qui n’empêcha pas les nombreux rites liés au culte lunaire).

Les peuples altaïques saluaient la nouvelle lune en lui demandant le bonheur et la chance. Les Estoniens, les Finnois, les Yakoutes célèbrent les mariages à la nouvelle lune. Pour eux aussi elle est fécondité.

   

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