SYMBOLES

* * * * * * * * *

 

 

LE SOLEIL

La lune est yin par rapport au soleil yang : elle est passive, réceptive. Elle est l’eau par rapport au feu solaire, le froid par rapport à la chaleur, le nord et l’hiver symboliques opposés au sud et à l’été. Sa lumière est celle du reflet du soleil.

 

LE TEMPS

La lune symbolise aussi le temps qui passe, le temps vivant, dont elle est la mesure par ses phases successives et régulières. La lune est l’instrument de mesure universel… le même symbolisme relie entre eux la Lune, les Eaux, la Pluie, la fécondité des femmes, celle des animaux, la végétation, le destin de l’homme après la mort et les cérémonies d’initiation.

Les synthèses mentales rendues possibles par la révélation du rythme lunaire mettent en correspondance et unifient des réalités hétérogènes ; leurs symétries de structures ou leurs analogies de fonctionnement n’auraient pu être découvertes si l’homme primitif n’avait intuitivement perçu la loi de variation périodique de l’astre.

Dans l’hindouisme, la sphère de la lune est l’aboutissement de la voie des ancêtres (pitri-yâna). Ils ne sont pas libérés de la condition individuelle, mais ils produisent le renouvellement cyclique. Les formes achevées s’y dissolvent, les formes non développées en émanent. Ce qui n’est pas sans rapport avec le rôle transformateur de iva, dont l’emblème est un croissant de lune. La lune est  par ailleurs le régent des cycles hebdomadaires et mensuels. Ce mouvement cyclique (phase de croissance et de décroissance) peut être mis en relation avec le symbolisme lunaire de Janus : la lune est à la fois porte du ciel et porte de l’enfer, Diane et Hécate, le ciel dont il s’agit n’étant toutefois que le sommet de l’édifice cosmique. La sortie du cosmos s’effectuera seulement par la porte solaire. Diane serait l’aspect favorable, Hécate l’aspect redoutable de la lune.

 

LA CONNAISSANCE

La lune est un symbole de la connaissance indirecte, discursive, progressive, froide. La lune, astre des nuits, évoque métaphoriquement la beauté et aussi la lumière dans l’immensité ténébreuse. Mais cette lumière n’étant que le reflet de celle du soleil, la lune est seulement le symbole de la connaissance par reflet, c’est à dire de la connaissance théorique, conceptuelle, rationnelle ; ce en quoi on lui rattache le symbolisme de la chouette.  

  

LA MORT

La lune est un symbole des rythmes biologiques : Astre qui croit, décroît et disparaît, dont la vie est soumise à la loi universelle du devenir, de la naissance et de la mort… la lune connaît une histoire pathétique, de même que celle de l’homme… mais sa mort n’est jamais définitive… cet éternel retour à ses formes initiales, cette périodicité sans fin font que la lune est par excellence l’astre des rythmes de la vie…

Elle contrôle tous les plans cosmiques régis par la loi du devenir cyclique : eaux, pluies, végétation, fertilités…  

La lune est aussi le premier mort. Pendant trois nuits, chaque mois lunaire, elle st comme morte, elle a disparu… puis elle reparaît et grandit en éclat. De même, les morts sont censés acquérir une nouvelle modalité d’existence. La lune est pour l’homme le symbole de ce passage de la vie à la mort et de la mort à la vie ; elle est même considérée, chez beaucoup de peuples, comme lieu de ce passage, à l’instar des lieux souterrains. C’est pourquoi de nombreuses divinités lunaires sont en même temps chthoniennes et funéraires : Mên, Perséphone, probablement Hermès…

Le voyage dans la lune ou même le séjour immortel dans la lune, après la mort terrestre, sont réservés, selon certaines croyances à des privilégiés : souverains, héros, initiés, magiciens.

 

LA FECONDITE

La lune produit la pluie ; les animaux aquatiques, professe Houai-Nan Tseu, croissent et décroissent avec elle. Passive et productrice de l’eau, elle est source et symbole de fécondité. Elle est assimilée aux Eaux primordiales dont procède la manifestation. Elle est le réceptacle des germes de la renaissance cyclique, la coupe qui contient le breuvage d’immortalité : c’est pourquoi elle est appelée soma, comme ce breuvage.  

 

LE RÊVE / L'INCONSCIENT

La lune est aussi le symbole du rêve et de l’inconscient, comme des valeurs nocturnes. Chez les Dogons, le renard pâle Yurugu, maître de la divination, le seul à connaître la première parole de Dieu, laquelle n’habite l’homme que dans ses rêves, symbolise la lune.

Mais l’inconscient et le rêve font partie de la vie nocturne. Le complexe symbolique lunaire et inconscient associe à la nuit les éléments eau et terre, avec les qualités de froid et d’humidité, en opposition au symbolisme solaire et conscient, lequel associe au jour les éléments air et feu, et les qualités de chaleur et de sécheresse.

La vie nocturne, le rêve, l’inconscient, la lune, sont autant de termes qui s’apparentent au domaine mystérieux du double.

Selon l’interprétation de Paul Diel, la lune et la nuit symbolisent l’imagination malsaine issue du subconscient ; ajoutons que l’auteur entend par subconscient : l’imagination exaltative et refoulante. Cette symbolisation s’applique, dans de nombreuses cultures, à toute une série de héros ou de divinités, qui sont lunaires, nocturnes, inaccomplis, malfaisants.

 

LA LUNE ET LA MEDECINE POPULAIRE

Contre les verrues

Au temps de Pline, on disait qu’il suffisait de s’allonger sur un sentier, le visage tourné vers une lune de 20 jours, pour guérir de ses verrues en les frottant avec le premier objet que l’on trouvait. On pouvait également guérir de ce mal en se frottant les mains au clair de lune. En Bretagne, on disait « Salut Pleine Lune, prends ces verrues et emporte les loin d’ici ».

Contre les maux de dents

Pour enlever les maux de dents, il suffit de s’écrier : « Ah, qu’il est beau ! » lorsqu’on aperçoit le nouveau croissant de Lune. On doit ensuite prendre un peu de boue sous sa chaussure gauche et la porter à sa bouche.

Contre la surdité

Les sourds pourraient recouvrer une ouïe normale en regardant la Lune tout en récitant trois Pater et trois Ave en l’honneur de Ste Appoline. 

Contre l’épilepsie

En Italie, on guérirait l’épilepsie en citant 3 Pater dès que l’on voit la nouvelle Lune

Contre les scrofules (Hypertrophie des ganglions lymphatiques, d'origine inflammatoire ou tumorale)

En Sicile, les scrofuleux doivent s’agenouiller devant la pleine Lune et frictionner la partie de leur corps malade en récitant «  Ronde pleine Lune, nettoie cette gorge, nettoie-là tout autour, afin qu’à ton retour tu ne trouves plus les racines du mal. »

 

   Retour au sommaire